TE TAU & TE MATARII

Avec l’arrivée de la saison des pluies, notre monde de lumière change et se transforme. En effet, la période pluvieuse apporte des modifications à notre environnement. C’est aussi un des moments les plus importants du calendrier polynésien.  

Tous les peuples du triangle du Pacifique n’attendent qu’une chose : la montée des Pléiades, signe d’un temps nouveau ou celui de la régulation de la terre, du changement de saison. 

Il est venu le temps de renforcer les liens avec le peuple Moana O Hiva et de ramener au cœur de nos consciences les pratiques transgénérationnelles, le savoir ancestral, des notions et des valeurs héritées de nos anciens. Tous reliés autour d’une seule et même vision du temps – MATARI’I I NIA –  Aux Marquises : Mataiki ou Matai’i – Aux Tuamotu, Mangareva, île de Pâques, îles Cook, Nouvelle- Zélande : Matariki – A Hawaii : Makali’i – Aux Samoa : Matali’i – Aux Tonga, Wallis et Futuna, Tokelau, Tuvalu et Niue : Mataliki.
Depuis la nuit des temps, nos ancêtres ont nommé les étoiles les plus utiles à la vie de la communauté. Le soleil, Hitia O te Ra constant. La Lune Avae, changeante. Pour nos anciens, cette période marque le Ha’amatara’a : le commencement du temps. A partir de la prochaine nouvelle lune Tireo, nous recommencerons à compter les lunes.

TE PARAU NO TE TAU

To matau manaonao ? Na hia fa’a ora vaahau te maramarama no to tatau mau tupuna ?

Na hia e – Matari’i nia te tau o te fero anae na i te taura o te iho tumu  

E haere mai nei tatau i te avae api ? Ua ite tatau, tatau mau ruou

Atiraa avae atira’a – te haamatara’a o te tau maohi 

Acceptons et Changeons notre regard

Acceptons que le temps ne tourne pas toujours autour de nos besoins, que lorsqu’il pleut cela profite à la terre. Que lorsque l’orage gronde, certaines choses se passent à un niveau plus élevé que le nôtre. Si nous acceptons de remettre les choses en perspective, si nous nous mettons à la place des éléments, alors nous verrons naître en nous un sentiment d’humilité face à la grandeur et la complexité de notre monde. Gardons à l’esprit que nous faisons partie intégrante de cet univers, celui-là même qui nous maintient en vie, nous, mais aussi d’innombrables autres créatures. Faisons alors preuve de gratitude et d’un profond respect envers lui.

Le temps de la transformation

En cette période de changement de saison, souvenons-nous de notre appartenance à la Nature et, qu’avant même d’être dotés d’intelligence, nous sommes intrinsèquement liés à notre condition animale. Ainsi, tel un arbre qui, lorsqu’on lui fait de l’ombre, va continuer à croître en s’orientant vers la lumière, source de vie, soyons davantage connectés à notre corps et moins à notre mental. N’hésitons donc pas à nous transformer nous aussi, à changer de trajectoire à condition de nous laisser guider par notre instinct. Soyons à l’écoute de nos sens les plus primaires, notre intuition, notre moi profond.

Être Spirituel faisant l’expérience humaine

La spiritualité est la connexion avec le monde de lumière : Te Ao Maohi. Il est important de ramener la spiritualité au cœur de notre quotidien – Notre relation corps – terre :  Une spiritualité simplifiée, sans étiquettes, sans origine, sans limites, sans groupe, sans grands dogmes. Notre spiritualité individuelle, notre rapport somatique avec le monde : voilà ce qui importe. Cette spiritualité exprimée dans nos colères, nos joies, dans notre relation à l’autre, dans notre quotidien même le plus banal, dans notre connexion avec Te Oa : La vie. La spiritualité est une forme d’hommage à notre présence à soi et à l’autre. La plus grande expérience est celle de l’expérience humaine et notre incarnation en tant qu’êtres spirituels dans la réalité de notre existence. 

Face aux changements, explorons notre potentiel créatif. Retrouvons cette notion d’empathie pour la terre. En tant que créature terrestre, soyons conscients de l’impermanence des choses. Si tout dans la nature se transforme et évolue, pourquoi penser qu’avec du contrôle, nous pouvons maintenir les choses pour qu’elles durent ? Seul l’enseignement immatériel peut durer à travers les âges, et les générations. J’appartiens à la terre.

Pour célébrer Matari'i i nia le temps d'abondance, une femme en paréo portant un panier tressé rempli de fruits

Pour célébrer Matari’i